Le 31 mars 2020, Berlin, Londres et Paris ont annoncé avoir réalisé la première transaction avec l’Iran en utilisant le mécanisme de troc INSTEX leur permettant de contourner les sanctions américaines. Un « bon présage » mais qui reste « insuffisant » pour les autorités iraniennes. Entretiens réalisés séparément avec François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France en Iran et Ardavan Amir-Aslani, avocat d’affaires franco-iranien.
Officiellement, ce premier échange concerne du matériel médical, sans plus de précisions. Mais selon plusieurs sources, la vente concernerait des tests sanguins provenant d’un laboratoire allemand privé pour une somme d’environ 500 000 euros.
Décryptage de cette opération inédite avec François Nicoullaud, analyste politique et ancien ambassadeur français en Iran et Ardavan Amir-Aslani, avocat d’affaires franco-iranien et spécialiste du Moyen-Orient.
TV5MONDE : Lundi 6 avril, dans un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron, le président iranien Hassan Rohani a qualifié la première activation d’INSTEX de « bon présage » mais « insuffisant ». Qu’en pensez-vous ?
Ardavan Amir-Aslani : Cela me fait penser à la pièce de Shakespeare « Beaucoup de bruits pour rien ». Il s’agit davantage de rhétorique et de propagande que d’une mesure concrète. Les Européens n’ont pas fourni la liste exacte des équipements qu’ils ont envoyés mais il faut savoir que la loi américaine autorise bien l’exportation de médicaments et de la plupart des équipements médicaux vers l’Iran, pour des raisons humanitaires, à hauteur de 500.000 dollars.
Cette transaction-là, semble-t-il, concerne effectivement des médicaments et des équipements médicaux pour une somme avoisinant les 500.000 dollars (un dollar américain= 0,91 euros). Donc pourquoi passer par INSTEX ?
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