Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, remet, ce dimanche, son mandat en jeu. Rarement, une élection présidentielle en Turquie n’avait suscité un tel intérêt à travers le monde. Les enjeux géopolitiques du scrutin sont, en effet, considérables.
« Chers amis russes, vous êtes à l’origine des montages, des conspirations, des faux et des enregistrements qui ont été révélés, hier, dans ce pays. Si vous voulez notre amitié après le 15 mai, ne touchez pas à l’État turc », écrivait, le 11 mai, sur Twitter, Muharrem Ince, un des quatre candidats à la présidentielle. Jeudi, ce dernier a renoncé à se présenter à l’élection, apportant son soutien
à Kemal Kiliçdaroglu, issu de la minorité alévie, et principal opposant à Recep Tayyip Erdogan. Si toute ingérence est « fermement » niée par Moscou, l’opposition turque assure que la machine à désinformation tourne à plein régime. Mais l’hypothèse d’intrusion étrangère, utilisée dans un camp comme dans l’autre, sert aussi, et surtout, à faire de la surenchère. Et notamment verbale, laquelle atteint un niveau de violence rare. À l’approche du premier tour, le camp du Reis Erdogan durcit son discours. Comme lorsque le ministre de l’Intérieur turc, Süleyman Soylu, affirme que l’Occident pourrait transformer l’élection en un coup d’État. « Pour Erdogan, qui a réussi à allier l’islam au nationalisme d’Atatürk, accuser l’étranger de déstabilisation est opportun, indique Ardavan Amir-Aslani, auteur de « La Turquie, nouveau califat » (éditions de L’archipel). Cela rappelle les frustrations passées et vingt années de négociations infructueuses avec l’UE. »
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