En mettant à l’index le Qatar, l’Arabie saoudite tente une manœuvre de diversion pour sauver son régime des accusations de soutien au terrorisme. Telle est l’interprétation que donne Ardavan Amir-Aslani, avocat spécialisé dans le Moyen-Orient, de l’événement. Une “manœuvre hasardeuse” qui se retourne contre son initiateur, le prince héritier Mohammed ben Salmane, puisque l’embargo a pour effet de jeter le Qatar dans les bras de l’ennemi ancestral de l’Arabie, l’Iran. “La rivalité qui compte est celle qui oppose l’Arabie saoudite et l’Iran, le Qatar n’étant que le bouc émissaire de ce conflit”, analyse l’expert qui insiste, dans une région qui dispose de la moitié des réserves prouvées de pétrole, sur la dimension religieuse du conflit. Celle-ci oppose le wahhabisme, ultra-conservateur et figé, au chiisme qui fait la preuve de ses capacités d’adaptation à la modernité. “Entre l’Iran et l’Arabie saoudite, le choix est évident (…). On ne peut pas comparer une civilisation qu’est l’Iran avec un pays rétrograde et arriéré qu’est l’Arabie saoudite” tranche l’avocat. Selon lui, l’histoire joue en faveur de l’ouverture iranienne. “Le régime des Saoud ne pourra pas vivre dans sa forme actuelle plus de dix ans encore”, pronostique l’expert.
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