Ce vendredi 26 février, 55 millions d’Iraniens ont voté deux fois pour élire les députés du parlement et l’assemblée des experts. Pour l’avocat franco-iranien Ardavan Amir-Aslani, « ces deux élections sont fondamentales, mais je pense que l’élection parlementaire est d’une importance capitale, parce que ce sont ces parlementaires qui vont pouvoir donner les moyens concrets au président iranien de transposer sur un plan pratique sa politique. »
Tout comme l’élection présidentielle, celle du parlement se fait au suffrage universel. C’est donc l’occasion pour le peuple iranien d’exprimer sa volonté au sein de la république théocratique. Si le scrutin favorise majoritairement les députés du camp présidentiel, « cela va couronner Rohani contre ceux qui n’ont jamais été élu pour quoi que ce soit ». Et pour les iraniens, cela pourrait permettre un peu plus de démocratie. Si le parti de Rohani remporte les élections, cela « lui donnera d’avantage face aux centres conservateurs du pouvoir. Face au guide, par exemple, qui n’a jamais été élu au suffrage universel, qui a été désigné par voie testamentaire. »
Quel impact sur la politique internationale de l’Iran ?
Si l’élection des députés est capitale pour les citoyens, elle l’est aussi pour le président qui a besoin d’une victoire pour remplir ses promesses de campagnes. Car il a été élu « sur deux fondamentaux : d’abord mettre un terme au régime de sanctions abominables qui frappent le pays et deuxièmement pour améliorer le sort des Iraniens. Pour leur proposer autre chose. »
Quoiqu’il en soit, sur le plan international, cette élection ne risque pas de changer la position du régime iranien. Notamment vis-à-vis de la Syrie. « L’iran, peu importe qui dirige ce pays, que ce soit un laïc, que ce soit un religieux, va défendre coûte que coûte aussi bien Al-Assad, que le pouvoir Chiite à Bagdad. » Car pour les Iraniens, la présence de Daesh est véritablement une menace « existentielle » et ils feront tout pour empêcher son essor.
L’interview est disponible sur le site RTL en cliquant ici.